La diversité de la physiologie des micro-organismes
Toutes les cellules ont besoin de
produire de l’énergie et de la conserver. Toutes requièrent aussi des
mécanismes génétiques autorisant la réplication et permettant l’adaptation à
leurs différents environnements. Les sources d’énergie sont d’une importance
primordiale pour les cellules, car les processus vitaux consomment beaucoup
d’énergie. Trois stratégies s’offrent pour puiser l’énergie de la nature : à
partir des composés organiques, des composés inorganiques ou de
la lumière.
Les
chimio-organotrophes
Des milliers de composés
organiques existant sur la Terre peuvent
être utilisés par un micro-organisme ou un autre. Tous les composés
organiques naturels et la plupart des composés organiques synthétiques peuvent
être métabolisés par un ou plusieurs micro-organismes. L’énergie est obtenue
par oxydation d’un de ces composés (perte de ses électrons) et accumulée dans
la cellule sous la forme d’un composé riche en énergie, l’adénosine
triphosphate (ATP)
Certains micro-organismes peuvent
extraire l’énergie d’un composé seulement en présence d’oxygène ; ces
organismes sont qualifiés d’aérobies. Au contraire, d’autres micro-organismes
ne peuvent extraire leur énergie qu’en absence d’oxygène (anaérobie).
Néanmoins, certains d’entre eux sont indifférents à la présence ou l’absence
d’oxygène. Les organismes puisant leur énergie à partir de composés organiques
sont appelés chimio-organotrophes et représentent la majeure partie des
micro-organismes cultivés.
Les
chimiolithotrophes
De nombreux procaryotes peuvent
utiliser l’énergie disponible dans les composés inorganiques. Il s’agit là
d’une forme de métabolisme appelée chimiolithotrophie (découverte par
Winogradsky), qui est employée par des chimiolithotrophes.
Cette forme de métabolisme producteur
d’énergie n’est présente que chez les procaryotes et est prévalente chez les Archaea
et les Bacteria. L’éventail des composés inorganiques utilisés est très large,
mais, en règle générale, un procaryote spécifique se spécialise dans
l’utilisation d’un groupe de composés inorganiques ou de sa famille.
La raison pour laquelle la
capacité d’extraire de l’énergie de composés inorganiques s’impose comme une
évidence est qu’elle évite la concurrence avec les chimio-organotrophes.
De plus, de nombreux composés
inorganiques oxydés, tels que le H2 et le H2S, sont des déchets de ces
chimio-organotrophes. Ainsi, les chimiolithotrophes ont élaboré des stratégies évoluées
pour exploiter des ressources que d’autres organismes sont incapables
d’utiliser.
Les
phototrophes
Les micro-organismes phototrophes
possèdent un pigment qui leur permet d’utiliser la lumière comme source
d’énergie, ce qui explique par ailleurs leur coloration cellulaire.
À la différence des organismes
chimiotrophes, les phototrophes ne requièrent pas de composés chimiques comme
source d’énergie, l’ATP étant produit à partir de l’énergie solaire. Cela
constitue un avantage important, car il exclut toutes compétitions pour
l’énergie avec les chimiotrophes, la lumière étant disponible dans un grand
nombre d’habitats microbiens.
Il existe deux types de
phototrophies chez les procaryotes. L’une est appelée photosynthèse oxygénique
et produit de l’O2. La photosynthèse oxygénique est caractéristique des
cyanobactéries et des micro-organismes phylogénétiquement affiliés. L’autre forme,
appelée photosynthèse anoxygénique, intervient chez les bactéries vertes et
pourpres et ne conduit pas à la production d’O2. Néanmoins, ces deux groupes de
phototrophes utilisent la lumière pour produire de l’ATP, et leurs mécanismes
de synthèse sont remarquablement similaires.
En effet, les principes de base
de la photosynthèse oxygénique ont évolué à partir des procédés anoxygéniques,
moins complexes.
Les
hétérotrophes et les autotrophes
Toutes les cellules nécessitent
du carbone comme nutriment principal. Les cellules microbiennes sont soit
hétérotrophes, nécessitant un ou plusieurs composés organiques comme source de
carbone, soit autotrophes, leur source de carbone étant le CO2. Les
chimio-organotrophes sont aussi des hétérotrophes. À l’opposé, de nombreux
chimiolithotrophes et pratiquement tous les phototrophes sont autotrophes.
Les autotrophes sont parfois
appelés producteurs primaires, parce qu’ils synthétisent de la matière
organique à partir du CO2, à la fois pour leur propre bénéfice et celui des
chimioorganotrophes. Ces derniers se nourrissent directement des producteurs
primaires ou à partir des produits qu’ils excrètent. Toute la matière organique
de la Terre a été synthétisée par des producteurs primaires, principalement des
organismes phototrophes.
Source :
Vue d’ensemble de la vie microbienne
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